L’infolettre Réseau collégial Nº 31 du 26 novembre 2012 mettait à l’affiche un article fort inspirant portant sur le projet d’apprentissage par le service communautaire (ASC) de Joy Blake, enseignante en anglais au département des langues de notre Cégep.

Joy vous raconte comment un étudiant peut trouver sa voie dans la communauté : « Les résultats de ma recherche démontrent bien que la stratégie pédagogique d’apprentissage par le service communautaire (ASC) peut permettre aux étudiants de confirmer, de remettre en question ou même de prendre une décision quant à un choix de carrière. »

Ce projet visait plusieurs objectifs :

  • Offrir aux étudiants l’opportunité de voir plus clair dans leur avenir professionnel à l’aide d’une approche orientante structurée.
  • Développer chez les étudiants la pensée critique en cultivant un jugement plus humaniste.
  • Susciter chez les étudiants un plus grand engagement dans leur projet d’études.

Profitons de la présence de Joy dans notre milieu pour en savoir davantage…


Huguette Dupont (H.D.) : Joy, d’où t’est venue cette idée de projet communautaire?

Joy Blake (J.B.) : Je voulais que les étudiants s’impliquent plus dans la communauté et vivent une expérience nouvelle en lien avec leur programme d’études, d’autant plus que beaucoup d’étudiants n’ont pas de stage dans le cadre de leur programme. Au début, j’ai pensé à un projet de bénévolat, mais lorsque j’ai découvert l’apprentissage par le service communautaire et tous les avantages d’un tel projet, j’ai tout de suite changé d’idée.

H.D. : En quoi consiste l’apprentissage par le service communautaire (ASC)? Peux-tu nous donner un exemple?

J.B. : Il « s’agit essentiellement d’une activité éducative créditée par laquelle une équipe d’étudiants, idéalement provenant de plusieurs disciplines, coopère avec un organisme communautaire à […] un projet dans la communauté, dans le but d’atteindre simultanément des objectifs poursuivis par un groupe communautaire et des objectifs de développement de compétences liées au service communautaire et à l’engagement social* ». Par exemple, dans mon cours, une étudiante qui songeait à devenir orthophoniste a consacré du temps à l’association des personnes aphasiques Granby-Région. Son expérience lui a permis de confirmer son choix et de comprendre la réalité des gens impliqués.

* http://www.communityservicelearning.ca/fr/documents/UQTRreport.pdf

H.D. : Comme enseignante, j’imagine que tu as dû revoir complètement l’organisation du cours et l’encadrement des étudiants?

J.B. : Il fallait que je change mon cours à 100%. J’ai pris plusieurs mois pour faire des recherches sur différents organismes et ensuite, j’ai changé mes consignes et les activités pour les étudiants. Dès le premier cours, nous avons commencé à travailler sur le projet et le blogue. En même temps, j’ai dû enseigner la matière prévue, mais je crois que le cours était plus intéressant.

H.D. : Dans ton article, tu mentionnes que les étudiants sont passés de la réticence à l’emballement. Comment qualifierais-tu leur motivation et leur engagement par rapport à la version plus traditionnelle de ce même cours?

J.B. : Certains étudiants ont démontré beaucoup d’enthousiasme dès le début de la session. Pour les autres, une fois qu’ils sont allés dans la communauté, ils trouvaient qu’ils mettaient en pratique les apprentissages de leurs autres cours. Ils ont mesuré la valeur de ce qu’ils apprenaient. Aussi, ils se sentaient appréciés par les organismes. Ils ont remarqué qu’ils faisaient une différence. Il y avait une fierté évidente dans les deux groupes.

H.D. : Selon toi, quel est l’impact de ce projet sur leur parcours et leur réussite?

J.B. : Pour leur choix de carrière, je dirais que c’était du concret pour eux. Que 13 étudiants sur 39 se soient interrogés sur leur choix de carrière après le projet, c’est excellent; ils vont faire des recherches et prendre des décisions éclairées. Pour ce qui est de la motivation, j’ai vu que le groupe se soutenait plus; les étudiants parlaient davantage entre eux. C’était un défi énorme pour plusieurs étudiants, mais leur confiance a grandi avec chaque intervention dans la communauté. C’était motivant pour eux, mais aussi pour moi!


Rappelons que l’orientation 1 du plan stratégique 2011-2016 du Cégep de Granby mise sur le soutien d’activités structurantes et orientantes pour augmenter le taux de diplomation (objectif 1.1). « […] il est toujours aussi important de permettre aux étudiants de vivre des expériences qui pourront confirmer ou infirmer leur choix de carrière. En effet, à partir du moment où la personne sait vraiment où elle veut se diriger, la réussite est généralement au rendez-vous. »

Alors merci Joy et bravo pour cette belle réussite!

Lisez l’article complet Trouver sa voie dans la communauté sur le Portail du réseau collégial du Québec (www.lescegeps.com).
L’article est également disponible en anglais : Finding one’s way in the community.

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