Une étudiante rédige un travail à la bibliothèque : crudité, bouteille d’eau et biblio-guide ©Biblio-Web Cégep de Granby Haute-Yamaska

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La question des citations et de la bibliographie dans un travail de recherche prend de plus d’importance dans le milieu collégial avec la progression observée de l’usage de la méthode APA Auteur-Date. Avant tout, il y a une volonté manifeste chez les enseignants de contrer le plagiat et d’amener les étudiants à respecter le droit à la propriété intellectuelle. Un étudiant qui complète une recherche doit, s’il veut respecter les exigences posées par l’enseignant, citer convenablement les auteurs consultés, à la fois dans le texte par des citations et à la fin, en compilant une bibliographie.

Dans ce billet, nous allons faire le point sur deux approches méthodologiques retenues dans les cégeps.

Deux approches différentes : la méthode traditionnelle Auteur-Titre et la méthode de l’APA Auteur-Date

Comme le souligne Bernard Dionne (2013) dans la 6e édition de son manuel de méthodologie, il existe deux approches différentes dans le milieu collégial lorsque vient le temps de citer ses sources :

« Nous présentons ici deux des styles les plus utilisés dans le système collégial et universitaire québécois, soit le style traditionnel (avec référence en note de bas de page, aussi appelé « auteur-titre » et une adaptation en français du style de l’APA (avec référence dans le texte, aussi appelé « auteur-date ». » (Dionne, 2013, p. 197-198).

Dionne consacre d’ailleurs, dans la dernière édition de son manuel, un chapitre complet sur la question (chapitre 10 : Citer et présenter l’information) en mettant sur deux colonnes distinctes les deux approches. Cette démonstration comparative sur deux colonnes permet de bien saisir les particularités de chaque méthode.

Dans le réseau collégial, un récent sondage dans les bibliothèques collégiales laisse entendre que le modèle traditionnel « Auteur-Titre » laisse de plus en plus de place au modèle de l’APA « Auteur-Date » à cause de sa plus grande simplicité et de son usage largement répandu au niveau universitaire.

La méthode traditionnelle Auteur-Titre

La méthode traditionnelle est celle héritée des collèges classiques et du stage en bibliothéconomie du Cégep de La Pocatière et du Père Émile Mignault dans les années ‘70. Elle a été reprise dans les années ’80 par l’UQAM et Liliane Goulet dans son Cahier de méthodologie qui a connu quatre éditions. Le passage au numérique au début du XXIe siècle a compliqué les choses, notamment avec plusieurs variantes pour citer un site web. Actuellement, avec la méthode traditionnelle Auteur-Titre, on s’entend pour compléter une bibliographie de cette manière :

auteur –titre-ville-éditeur-date-pagination/suivi s’il y a lieu de l’URL et de la mention (Page consultée le).

Exemples :

AEBISCHER, Véréna. Le groupe en psychologie sociale, 3e éd., Paris, Dunod, 2012. 245p.

CAMUS, Albert. L’étranger, Chicoutimi, Classiques des sciences sociales, 2010 (1942), 97p., http://classiques.uqac.ca/classiques/camus_albert/etranger/camus_etranger.pdf (Page consultée le 10 août 2013)

Pour les citations, on y va de cette manière avec une note en bas de page :

La méthode Auteur-Date de l’APA

Cette méthode est proposée par l’American Psychological Association et est de plus en plus utilisée. Elle simplifie vraiment les choses. Pour la bibliographie on procède avec :

Auteur-date-titre-lieu-éditeur, suivi de la mention Récupé le et de l’URL pour les documents numériques.

Exemples :

Aebischer, V. (2012). Le groupe en psychologie sociale (3e éd.). Paris : Dunod.

Camus, A. L’Étranger, Chicoutimi, Classiques des sciences sociales. Récupéré le 9 mai 2013 de  http://classiques.uqac.ca/classiques/camus_albert/etranger/camus_etranger.pdf

Pour les citations, on privilégie la mention de l’auteur dans le texte, ou l’usage de paragraphes distincts :

  • Il ne fait aucun doute qu’il faut des mesures plus coercitives (Giroux, 2010) sont nécessaires …
  • Selon Giroux (2010) il ne fait aucun doute qu’il faut des mesures plus coercitives …
  • En 2008, Giroux concluait que des mesures plus coercitives s’imposaient …
  • En 2008, une étude (Giroux) concluait que des mesures plus coercitives s’imposaient…
  • En 2008, une étude (Giroux) concluait que des mesures plus coercitives s’imposaient…
  • Il estime que  « des carburants de remplacement viables économiquement détrôneront les hydrocarbures au sommet de la pyramide énergétique et nous libéreront de l’emprise des prix élevés de l’électricité et de l’essence » (Rubin, 2012, p.198)

Simplifions les choses avec 4 Biblio-guides!

Le Service de la bibliothèque offre sur papier et en ligne quatre Biblio-guides qui résument, exemples à l’appui, ces deux méthodes, à la fois pour les citations et la bibliographie. Notre rôle est de soutenir les deux modèles les plus largement utilisés. À vous de choisir le vôtre. Nous ne reprendrons pas ici le contenu de ces guides. En les consultant, vous serez à même de bien saisir les particularités et les obligations de chaque méthode.

Voici les quatre Biblio-guides concernant la compilation de la bibliographie et la citation des sources :

No. 1A : Compiler une bibliographie selon le modèle traditionnel (Auteur-Titre)

No. 1B : Compiler une bibliographie selon le modèle APA (Auteur-Date)

No. 6A : Citer ses sources selon le modèle traditionnel (Auteur-Titre)

No. 6B : Citer ses sources selon le modèle APA (Auteur-Date)

Pour des cas particuliers et certaines modalités précises, on pourra toujours référer au manuel de Dionne. Pour la méthode de l’APA difficile de passer à côté du site web de Dominic Desaulniers (2013) ou l’adaptation de Marc Couture de la Télé-Université (2012).

On pourra également utiliser l’outil bibliographique proposé par Diapason.

Quelques règles de base et constats

L’uniformité est sans doute la règle fondamentale de toute méthode. Lorsque l’on commence d’une manière, on garde le cap sur l’approche retenue. On ne doit pas non plus utiliser des éléments propres à chaque méthode et se faire sa propre méthode. C’est l’une ou l’autre.

La flexibilité réfléchie. Qui dit uniformité ne dit pas rigidité. Dans certains cas, en l’absence de normes convenues ou face à un nouveau média social, on ira selon les lignes directrices de la méthode retenue.

L’adaptabilité. L’information est de plus en plus sous un format numérique. Il faut donc s’adapter et citer ses sources, peu importe le format. Un document sur papier ne présente pas les mêmes caractéristiques physiques au niveau de la collation que sa version numérique.

Constance. Ce qui figure en citations ou notes en bas de page de page doit se trouver obligatoirement en bibliographie.

Préalable. Pour ajouter des citations ou compiler une bibliographie, il est nécessaire de distinguer certains éléments comme un auteur, un auteur collectif, un éditeur, le titre d’un article ou d’une revue, l’éditeur ou l’adresse URL.

L’effort. Dans une société où tout est souvent rapide ou automatique, la compilation d’une bibliographie nécessite du temps, de la précision, de l’exhaustivité et le respect de normes. Il faut s’y mettre et faire les efforts nécessaires.

Continuité. Dans le choix d’une méthode, il faut garder en tête les normes et les pratiques de la discipline académique connexe au niveau universitaire.  Nous avons remarqué que la méthode retenue dans un programme collégial est souvent la même que celle retenue dans la discipline concernée au niveau universitaire.

L’approche programme ou les normes au sein d’un programme

Le Service de la bibliothèque et des technologies éducatives répond quotidiennement aux questions posées par les étudiants à son bureau de référence et d’aide à la recherche. Pour un étudiant qui arrive du secondaire ou un apprenant adulte, il n’est pas toujours facile de  s’y retrouver. Plusieurs nous arrivent au comptoir et sont désemparés lorsqu’il est question citer un auteur ou de rédiger une notice bibliographique.

Plusieurs étudiants nous arrivent, au comptoir de référence et soutien à la recherche, désemparés lorsqu'il est question citer un auteur ou de rédiger une notice bibliographique.

Avant tout, il est plus facile pour un étudiant inscrit dans un programme, de suivre qu’une seule méthode de citation et de bibliographie. Il est déjà difficile de comprendre, de maîtriser et d’utiliser une seule méthode, alors mettons-nous à la place de l’étudiant qui, dans un cours doit y aller avec l’auteur-date avec citation simplifiée et dans un autre avec l’auteur-titre et une citation plus exhaustive. Il en va de même pour les disciplines contributives. Si une étudiante de soins infirmiers est familière avec la méthode de son programme, elle devrait pouvoir l’utiliser dans ses cours de philosophie, de français, d’éducation physique ou de biologie.  La même approche dans un programme présente beaucoup d’avantages.

Habiletés, compétences informationnelles et profil TIC

Il est reconnu par plusieurs que les questions de la citation des sources et de la bibliographie font partie des habiletés convenues dans un programme. L’ensemble de ces habiletés constitue une compétence : respecter la propriété intellectuelle en citant convenablement ses sources. Le tout est clairement illustré dans le Profil TIC des étudiants du collégial – Grille des contenus (novembre 2011).

Une seule finalité : la réussite scolaire des étudiants

L’usage de la citation et la compilation d’une bibliographie ne sont pas une fin en soi. L’objectif final est d’amener l’étudiant à agir dans un cadre éthique et citer ses sources. En citant ses sources, l’enseignant est à même de considérer le travail complété par l’étudiant et ce dernier, de respecter la propriété intellectuelle des auteurs cités.

C’est pourtant simple …