Pascal Leduc est un nouvel enseignant dans le domaine de l’administration. Durant l’année 2012-2013, il a fait partie de l’équipe « Gestion de commerces » à l’enseignement régulier et de l’équipe de la formation continue dans le programme « Représentation commerciale et technique ». C’est durant sa participation au projet d’expérimentation de la tablette tactile qu’il a partagé au groupe son enthousiasme à propos de Google Drive. Au bénéfice de tous, voici son récit de pratique.
Huguette Dupont (HD) : Pascal, quelle était ta motivation de départ?
Pascal Leduc (PL) : Au cours de la session d’automne 2012, j’ai décidé d’introduire un outil collaboratif utile tant au niveau des relations étudiant-enseignant qu’étudiant-étudiant. L’objectif de départ était de faciliter le partage de documents pour améliorer le processus de veille et de pouvoir faire des rétroactions régulières sans alourdir la tâche administrative de création d’énoncés de travaux et de retour de documents corrigés sur la plateforme pédagogique qu’est LÉA. L’outil a par la suite été partagé aux étudiants pour faciliter leur organisation et leur rédaction de travaux de session.
HD : Tu as donc expérimenté Google Drive?
PL : Google Drive est un environnement « Cloud »1, c’est-à-dire de mise en stockage numérique sur le web. Il permet de stocker et de partager des données à des utilisateurs ciblés et de leur permettre de travailler simultanément sur un même document. Vous pouvez y produire des documents équivalents (pour les fonctions de base) à ceux de la suite Office de Microsoft (Word, Excel, PowerPoint) à quelques différences près et quelques autres formes de documents comme des formulaires de sondage ou des dessins. Drive, c’est également un espace de stockage de données diverses où vous pouvez rendre disponible en tout temps l’information qui vous est essentielle, même à partir de votre téléphone intelligent ou d’une tablette numérique. Fini les clés USB perdues, tout est dans le nuage.
Pour vous créer un compte, tout ce dont vous avez besoin est une adresse courriel, par exemple celle du cégep, afin de pouvoir vous identifier sur la plateforme. Cette stratégie vous facilitera également la tâche lorsque viendra le temps de demander à vos étudiants de vous partager leurs documents plutôt que d’avoir un parc d’adresses courriel à gérer, tant pour vous que pour les étudiants.
HD : En quoi y vois-tu un potentiel de veille impressionnant?
PL : Nombreux sont les cours où les enseignants demandent une version préliminaire d’un travail avant son dépôt final ou un travail de longue haleine s’étendant sur plusieurs semaines. Nous ne nous cacherons pas que la procrastination est encore loin d’être un phénomène en voie de disparition. C’est ici que la veille ponctuelle rendue possible par Google Drive devient intéressante. Vous pouvez constater en temps réel la progression des différents ouvrages produits par vos étudiants et leur offrir du support lorsque nécessaire, que ce soit sous forme de commentaires ou de réponses à diverses questions. Cette plateforme vous permet également de télécharger directement sur votre ordinateur les documents produits, lorsque désiré. Cette façon de faire nécessite effectivement quelques périodes de temps dispersées au cours de la session, mais dans un contexte de rétroaction formative en continu, elle vous fera assurément gagner de nombreuses heures lorsque viendra le temps de la correction finale!
L’outil vous permet même de voir le travail réalisé par chacun des étudiants dans le document en question, d’avoir un historique des modifications et de vous assurer d’avoir un dépôt lors de la date butoir.
HD : Pourquoi est-ce intéressant pour les travaux d’équipes?
PL : Vous est-il déjà arrivé de vivre la situation suivante?
« Bonjour M. X, je viens de réaliser que je ne vous ai pas transmis la bonne version de notre travail d’équipe. Voici donc la réelle copie finale du document. Mille excuses. -Y- »
Drive évite ce genre de situation en contrôlant la source du problème : la duplication de document. Plutôt que de travailler chacun sur une version différente du document concerné, les étudiants peuvent, à l’aide de Drive, travailler simultanément sur le document, tant qu’ils ont accès à une connexion internet. On leur simplifie ainsi la tâche parfois compliquée des réunions d’équipe pour la rédaction. Drive va jusqu’à leur rendre disponible une plateforme de clavardage, un peu comme celle présente dans le média social tant répandu qu’est Facebook. Ils pourront donc y retrouver un peu de leur chez-soi.
Finalement, question d’économie, Drive peut être une solution très respectable pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir la suite Office. Donnant accès aux principales fonctions des outils de Microsoft, certains y trouveront une solution facile d’accès (ne nécessitant aucun téléchargement contrairement à Open Office) et économique (service tout à fait gratuit et stockage de 5 Go sans frais).
Bonne exploration!
Pascal Leduc
Un incontournable pour des fins professionnelles et quelques informations complémentaires
Pour ma part (Huguette – CP), Google Drive fait partie intégrante de mon coffre à outils professionnel. Puisque je collabore fréquemment avec des collègues du réseau collégial, nos ordres du jour sont en format Google Doc puisque nous faisons souvent une prise de notes collective, en direct, durant nos rencontres dans VIA ou Skype (plateformes de communication en mode synchrone). Et lorsque nous avons à rédiger des textes en équipe, c’est devenu un réflexe de le faire avec cet outil. Quand je pense aux départements de notre cégep et aux nombreux défis de la collaboration en équipes de travail, je me dis que les groupes locaux pourraient avantageusement en tirer profit! J’ai fait une expérience dans le cadre du projet d’expérimentation de la tablette tactile. Pour réaliser un bilan de groupe, les participants ont mis en commun leurs points de vue (et ce au moment, dans le lieu et avec l’appareil qui leur convenait) dans un Google Doc que je leur ai partagé. Tout s’est fait simplement, autant pour moi que pour eux.
Si le récit de Pascal a su piquer votre curiosité, je vous suggère la lecture de deux récits et d’une chronique Profweb. Ces textes vous permettront d’approfondir le sujet et de vous inspirer de l’expérience d’autres enseignants. À noter également que l’APOP offre régulièrement des ateliers à ce sujet. Rappelons finalement que l’utilisation pédagogique de Google Drive est un excellent choix pour développer l’habileté « Communiquer et collaborer sur Internet » du Profil TIC des étudiants du collégial et que la stratégie de suivi en continu des travaux de vos étudiants permet aussi d’éloigner … le plagiat!
Google Documents : pour résoudre les problèmes de partage et de collaboration
http://www.profweb.qc.ca/fr/publications/recits/google-documents-pour-resoudre-les-problemes-de-partage-et-de-collaboration/index.html
Quelques scénarios d’écriture réussis avec Google Docs
http://www.profweb.qc.ca/fr/publications/recits/quelques-scenarios-decriture-reussis-avec-google-docs/index.html
Collaborer n’est pas naturel pour les étudiants, même à l’heure de l’infonuagique
http://www.profweb.qc.ca/fr/actualites/chroniques/collaborer-nest-pas-naturel-pour-les-etudiants-meme-a-lheure-de-linfonuagique/index.html
[1] Infonuagique. Modèle informatique qui, par l’entremise de serveurs distants interconnectés par Internet, permet un accès réseau, à la demande, à un bassin partagé de ressources informatiques configurables, externalisées et non localisables, qui sont proposées sous forme de services, évolutifs, adaptables dynamiquement et facturés à l’utilisation. Source : Grand dictionnaire terminologique.
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